CHRONOLOGIE BIOGRAPHIQUE



La biographie de Roger FORST est typique pour un alsacien né entre deux guerres mondiales, 1914/18 et 1939/45. Né le 18 mai 1932, de souche alsacienne, de parents qui eux aussi sont nés entre deux guerres celle de 1870 et la première guerre mondiale de 1914/18 et qui ont changé quatre fois de nationalité en un demi-siècle. En effet, ses parents sont nés sous l'empire allemand de nationalité allemande d'office ! En 1914 ils ont vu partir leurs pères, incorporés de force par l'Empereur Guillaume II et envoyés au front de Russie. Sur le front d'Ouest il y aurait eu trop de déserteurs alsaciens ! En 1918 la France est revenue en Alsace, après une séparation de 48 années, pratiquement un demi-siècle ! En 1918 les parents et grands-parents de Roger Forst ont été intégrés de plein droit à la nationalité française. Le grand-père paternel et un oncle côté maternel, sont morts des suites de maladies contractées au front de Russie. Les oncles côté paternel avaient quitté l'Alsace en 1914 pour se rendre à Paris. Le père de Roger Forst a été appelé sous les drapeaux en 1923 et envoyé chez les Zouaves en Algérie pour une durée de trois ans. En 1939 R.F. a connu l'évacuation en Dordogne avec sa mère. Son père fut retenu à Strasbourg au service des Chemins de Fer d'Alsace-Lorraine. Au printemps de 1940 sa mère fut rappelée en Alsace auprès de son père mourant. L'auteur a vu l'entrée des troupes allemandes au village natal de son père où son grand-père maternel réfugié, mourut le jour même. Les paroles de son grand-père mourant sont resté gravées dans sa mémoire. Lorsqu'il entendit les pas cadencés de la section allemande résonner dans la rue, il lui dit : écoutes ce sont eux, je les reconnais au pas cadencé de leurs bottes…Il mourut avant la fin de ce jour fatal. Les alsaciens se voyaient dépouillés de leur nationalité française et enregistrés d'office sur les listes d'origine sous noms de familles germanisés. L'auteur devait s'appeler Rüdiger, ce qui signifie en alsacien "minable". Se faire appeler Roger dans la rue pendant l'occupation nazie, signifiait l'arrestation et l'incarcération pour son père employé maintenant à la Deutsche Reichsbahn à Strasbourg. Roger Forst a connu les exactions et les affres de la guerre sur son terroir. Refusant d'entrer dans les rangs de la Hitlerjugend, son père le fit évacuer sur certificat médical établi par un docteur fidèle à la France, dans son village natal de Bergbieten près de Molsheim et pour échapper ainsi aux représailles de la Gestapo. A Bergbieten, où il séjourna jusqu'à la libération, il sabota des camions de la Wehrmacht sur la retraite en démontant les instruments de bords, interrompant ainsi les circuits vitaux aux véhicules. Le fait que les chars américains s'approchaient du village et que la section allemande a du prendre la fuite précipitamment à pied, a évité au village les pires représailles. En 1945, les Alsaciens ont retrouvé la nationalité française selon le paragraphe I de l'annexe à la section V du Traité de Paix du 28 juin 1919. Par un oubli de l'administration, la mère de l'auteur n'a été réintégrée qu'en 1953.

 

Roger Forst

Roger FORST fit partie des "J3" alsaciens (jeunesse de la IIIème République d'après guerre), ne sachant pas parler français, exposés qu'ils furent à la germanisation à outrance par l'occupant pendant leur cycle d'étude primaire. Il lui fallait donc rattraper cinq années de français au moment où il devait aborder le cycle d'études secondaires. Malgré ce handicap conséquent de l'histoire française, il entra par voie de concours au Collège Technique Industriel. Après les études il fut appelé sous les drapeaux et admis sur tests, à l'École de Télémécanique de l'Armée de l'Air. Après son service militaire il fit son entrée par voie de concours au C.N.R.S. au grade de physicien adjoint. En 1961, il fut sollicité par la Commission des Communautés Européennes pour les fonctions d'ingénieur physicien général du nucléaire. Ses fonctions l'ont entraîné en Italie, à Ispra au bord du Lac Majeur où fut installé le premier Centre Commun de Recherches. Puis ce fut le périple vers le Nord, le Luxembourg, la Belgique, à Mol dans les pinières flamandes orientales et enfin à Karlsruhe en Allemagne où se trouve un Institut de la Communauté Européenne. Les impressions d'Italie se retrouvent dans son roman "La Venus de Haydenec" et celles des Flandres, dans un cycle de poèmes "Les Rhapsodies Flamandes". L'Allemagne ne laissa aucune trace dans son œuvre poétique. Karlsruhe étant près de Strasbourg, l'auteur profita de chaque moment pour regagner sa ville natale, sa famille et ses amis de toujours. Pia Reiffsteck, sa fiancée strasbourgeoise qu'il épousa en 1956, lui donna trois enfants. Eric Edouard, Christophe Emmanuel et Sarah Noémie. Quatre petits-enfants sont venus en descendance. Du mariage de leur fille Sarah : Mélissa Tiphanie et Amalia Anthéa. Du mariage de leur fils Christophe : Noémie Clara et Simon Victor. Animé d'un amour paternel profond, Roger FORST entretient des contacts très étroits avec ses enfants et petits-enfants. Simon le dernier venu et porteur du patronyme, représente pour lui toutes les espérances de mémorisation généalogique. A l'approche tardive de la langue française, l'auteur fut attiré par les œuvres des grands poètes français et plus particulièrement par la poésie classique dont il se fit adepte. A l'âge de quinze ans il commença à écrire des poèmes et continua durant toute sa vie. Se présentant pendant plusieurs années à divers concours de Poésie, il récolte quinze premiers prix et diverses distinctions d'Académies, de Sociétés et de Cercles Littéraires. Membre distingué de la Fondation du Mérite Européen et co-fondateur du Cercle Littéraire de la Commission des Communautés Européennes, il collabora pendant des années en qualité de correspondant littéraire en France et à l'étranger, à diverses revues et journaux littéraires et culturels. Plus de cent poèmes, essais et nouvelles de sa plume, ont paru dans diverses anthologies et revues en France et à l'étranger, donc de qualité reconnue. Des poèmes et des essais parus dans un journal francophone d'Amérique, ne sont pas encore publiés en France. Son roman est également inédit. Il est également auteur de plusieurs livres d’histoire et dArt dont la liste est donné en appendices à cet ouvrage. Edouard Villeray juge, écclésiaste et écrivain de Worcester en Amérique, dressa une analyse du personnage de l'auteur où il le qualifie "d'esprit de géométrie et d'esprit de finesse", entre l'ingénieur scientifique et l'écrivain poète. Il est surpris de constater qu'un ingénieur au raisonnement de l'induction et de la déduction cartésiennes écartant toute fantaisie, puisse également être emporté par la fougue et le souffle ardent du sentiment et qu'il qualifie d'esprit poétique au mélange intuitif du cœur et de la raison. Sous l'influence tant de l'inspiration que de l'observation, dès lors il y a éruption spontanée de sentiments nobles, multicolores et sonores…